Le changement climatique sera au centre de la Semaine mondiale de l'eau qui ouvre ses portes ce lundi à Stockholm, avec 2.500 experts du monde entier qui plancheront aussi sur les biocarburants ou les installations sanitaires.
Intitulée "Progrès et perspectives dans le domaine de l'eau: pour un développement durable dans un monde qui change", cette 17e édition annuelle s'articulera autour de conférences et d'ateliers animés par des représentants de gouvernements et d'entreprises, des spécialistes du secteur de l'eau, des membres d'ONG et des responsables des Nations unies.
L'Institut international de l'eau à Stockholm (SIWI), organisateur de l'évènement, rappelle que cette ressource joue un rôle primordial dans le phénomène du réchauffement de la planète, dans un dossier de présentation.
Au cours de la décennie 1996-2005, environ 80% des catastrophes naturelles étaient d'origine météorologique ou hydraulique. Et les inondations, qui ont affecté en moyenne 66 millions de personnes annuellement entre 1973 et 1997, sont les catastrophes naturelles faisant le plus de dégâts, peut-on lire.
"Les gens qui sont touchés par le réchauffement climatique le sont avant tout par l'eau", a indiqué à l'AFP David Trouba, porte-parole du SIWI.
Des membres du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec), auteur de rapports alarmants en 2007 sur le climat, seront parmi les intervenants.
Des experts provenant de quelque 140 pays participent à la conférence.
La question des biocarburants, souvent préconisés pour réduire les émissions de gaz à effets de serre mais dont la production à grande échelle est très gourmande en eau, sera elle aussi abordée au cours de la semaine.
"D'où viendra l'eau servant à cultiver des aliments pour nourrir une population mondiale croissante si elle est détournée par la production de céréales servant aux biocarburants", s'est interrogé David Trouba.
Avec le titre humoristique "Dépêchez-vous! 2,6 milliards de gens font la queue pour les toilettes", la Semaine mondiale de l'eau veut attirer l'attention sur l'urgence de développer les installations sanitaires, auxquelles près de la moitié de la population mondiale n'a pas accès.
"Les conséquences sont désastreuses: les diarrhées résultant du manque d'installations sanitaires et d'hygiène sont responsables de la mort de plus de 2 millions d'enfants pauvres chaque année", relève le SIWI.
Et selon David Trouba, 50 à 70% des hôpitaux dans le monde sont remplis de personnes souffrant de maladies liées à l'eau et qui pourraient être évitées facilement.
Parmi les nombreux thèmes qui seront abordés figurent aussi la question des investissements par les banques et les entreprises dans le secteur de l'eau ou encore la coopération entre Etats voisins sur la gestion de l'eau.
Cette manifestation, devenue au fil des années le grand rendez-vous mondial sur les questions de l'eau, sera officiellement ouverte lundi par le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt et se poursuivra jusqu'au 18 août.
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